L’église

L'église d'Iffendic, principalement de style gothique flamboyant, possède un vitrail (1542) qui illustre des scènes de la vie du Christ.

Visiter

Une visite en 360° proposée par Bretagne EN 3D.COM

 

La bâtisse

Le bâtiment actuel comprend : une nef à chevet droit (du début du XV siècle.), accostée au Nord d’un collatéral, qui semble dater de la fin de ce siècle, et présente quelques gargouilles ; il a remplacé́ l’ancienne chapelle prieurale.

L’extérieur de l’église

  – La façade est

Elle comprend un chevet droit, percé d’une grande fenêtre flamboyante à quatre meneaux. Cette remarquable verrière (datée de 1542) est l’œuvre de Michel Bayonne, maître verrier de Rennes.

 – La façade ouest

Il est flanqué de deux contreforts d’angles très saillant à dix ressauts sommés de pinacles. Sa porte en arc brisé du XVI siècle est ornée d’une espèce de Grecque et de deux pinacles.

  – La façade nord

Elle se compose de six pignons séparés. Le premier (de l’Est à l’Ouest) renferme la sacristie, d’une date plus récente, et n’a que deux ouvertures sans caractère. On n’y observe pas le cordon qui décore le reste de la façade à un mètre environ au-dessus du sol. Les deuxième et troisième pignons sont ajourés de fenêtres en arcs brisés sans meneaux.

  – La façade sud

Elle comprend de l’Ouest à l’Est, un porche, une tour et une chapelle. Au bas de la nef s’ouvre une fenêtre en arc brisé à un meneau. Le porche, daté de 1607, présente une entrée carrée, dont le montant est formé par une colonne. L’entrée est accostée vers l’Est d’une fenêtre en arc brisé et surmontée d’une sorte de galerie à cinq ouvertures, qui a servi d’ossuaire. La tour, datée de 1702, est haute et carrée. Elle est couronnée par un toit en carène avec un campanile et une petite flèche. Elle s’appuie sur deux contreforts d’angles à un ressaut. Elle possède une petite porte en plein cintre avec, au-dessus, une petite niche cintrée et trilobée et une fenêtre flamboyante à deux meneaux.

La chapelle prohibitive, aux Seigneurs du Breil, présente un pignon dont le rempart est amorti en un corbelet chargé de trois écussons. On y voit une fenêtre semblable à la précédente et une autre ouverture plus basse en accolade. Cette chapelle conserve deux lettres superposées avec les écussons des premiers Seigneurs du Breil : du Gédouin et de leurs alliances. La présence des armes des Gédouin sur la chapelle date de la moitié du XVIe siècle, époque à laquelle cette famille possédait le Breil. Enfin, à l’Est de la chapelle du Breil, une fenêtre en arc brisé éclaire le chœur.

L’intérieur de l’église

 – Le côté nord

Le collatéral est séparé de la nef par six arcades en arc brisé, inégalement espacées et portant cinq colonnes sans chapiteau. On voit sur la première des arcades les armes des Seigneurs de Cahideuc. La troisième travée possède un écusson couché que timbre un casque à lambrequins. Les travées du collatéral communiquent entre elles par des arcades semblables à celles qui le séparent de la nef et perpendiculaires à celles-ci. La première chapelle était celle du prieur.

  – Le côté sud

La chapelle du breil

La chapelle du Breil communique avec la nef au moyen d’une arcade en arc brisé. Elle présente, à l’intérieur, une litre (armoirie) analogue à la litre inférieure du dehors. Un de ses piliers est sculpté d’un buste humain tenant à la main un marteau ou un instrument de bourreliers. D’autres y voient un cul de jatte avec ses béquilles. La fenêtre est flanquée de deux écussons : l’un est sculpté aux armes des Seigneurs du Breil, l’autre, celle de leurs alliances, était entouré d’une bordure de vingt deux écussons semblables. On a placé dans cette chapelle, en 1923, deux dalles tumulaires (gisants), de la fin du XVe siècle.

dalle

L’une d’elles représente en haut-relief l’effigie d’un homme revêtu d’une cotte de mailles aux armes de Guichart (Seigneurs de Bléruais) : un poignard et trois étoiles. Sa tête nue et ses longs cheveux reposent sur un coussin à quatre glands ; une épée est placée en biais sous lui; ses mains sont jointes et ses pieds, ornés d’éperons, s’appuient sur un lion (symbole de force). On lit, en caractères gothiques, «Bles Ruas», ce qui semble un peu postérieur. L’autre dalle représente une femme, dont la jupe est chargée d’un écusson particulier, sur lequel figure un lion ; elle est coiffée d’une cape, ses mains sont jointes, un chien est à ses pieds (symbole de fidélité).

La chapelle de cahideuc

La chapelle de Cahideuc est située sous la tour ; elle portait les armes des Seigneurs de Cahideuc sur ses vitraux. Les armes des Seigneurs de Cahideuc se trouvent à l’entrée de la chapelle, située dans le collatéral Nord, face à la tour. L’escalier à vis, qui donne accès à l’étage supérieur, se trouve à l’angle Nord-Ouest de la chapelle.

Le pilier Nord-Est est creux d’une sorte de niche, qui semble destinée à recevoir un livre. Cette niche est surmontée d’une accolade. Sa partie inférieure est sur un plan incliné. Le Choeur est précédé d’un arc triomphal en arc brisé.

 

La maîtresse-vitre

Histoire du vitrail

P1020420Le chevet de l’église conserve une grande fenêtre flamboyante à quatre meneaux, remplie par une belle verrière Renaissance.

Cette verrière tient une place honorable parmi les beaux vitraux du département d’Ille-et-Vilaine, à côté de ceux de la Cathédrale de Dol (XIIIe ou début du XIVème), des restes d’une verrière du XIVème à Saint-Méen-le-Grand, des beaux vitraux des Iffs (XVème), de ceux de l’église Saint-Germain de Rennes (XVIème), à côté de ceux que l’on voit à Vitré, Champeaux, la Guerche, etc….

Elle a été classée comme monument historique par les Beaux-Arts en 1909. Elle est l’œuvre de Michel Bayonne, maître verrier à Rennes.

En haut des panneaux représentant la pêche miraculeuse et la confession de Saint-Pierre, ainsi qu’au centre de celui de la Cène, on lit une date : 1542. Or, à cette époque, il existait, semble-t-il, une fabrique de verre au village de la Verrerie, sur la route de Saint-Onen. On voit encore des douves autour de la ferme et l’on connaît l’un de ses propriétaires, un Italien du nom de Romiano Rachito, qui se fit naturaliser français en 1654, mais il se peut que l’établissement fonctionnait déjà au XVIème siècle. Ce qu’il y a de suer, c’est que ses auteurs subissaient l’influence de l’art italien : étoffes damassées, galons et bordures de perles …

Au cours des âges, cette verrière a été́ bien endommagée, et plusieurs fois restaurée. Le 16 juillet 1749, les trésoriers de la fabrique payèrent quatre livres « au Sieur Verger Pèlerin, pour la réparation de la grande Vitre », elle fut encore réparée vers 1860 mais, à cette époque, les travaux de restauration n’étaient pas toujours exécutés avec le soin nécessaire, les peintres-verriers ne trouvaient pas les verres nuancés semblables aux anciens. Une autre restauration eut lieu en 1910 : le vitrail, démonté́, alla passer cinq mois à Paris dans les ateliers de la Maison Tournel (14, rue des Volontaires).

« La restauration que nous avons faite, écrit Monsieur Tournel, le 21 juillet 1910, a consisté́, en dehors de la réparation des pièces brisées, à rendre à la verrière son aspect primitif, en conservant toutes les parties du XVIème siècle, et en ne gardant des restaurations précédentes que les parties qui n’en altéraient pas le caractère ».

Le vitrail fut remis en place dans la semaine du 12 juin 1910. Enfin, d’avril à septembre 1961, a eu lieu une nouvelle restauration. Le pignon menaçant ruine depuis plusieurs années, les meneaux étant en mauvais état, les Beaux-Arts, après dix ans d’attente, entreprenaient les travaux nécessaires. Le vitrail était démonté, non sans quelques dégâts et envoyé de nouveau à Paris, où la Maison Max-Ingrand le remettait en état. Les meneaux ont été remplacés, tout le sommet du pignon reconstruit, la partie basse du vitrail, qui avait été murée au XVIIe siècle, a retrouvé sa lumière, avec des compositions du Maître-verrier Ingrane.

Description du vitrail

Comme la plupart de ceux de son époque, le vitrail est conçu comme une sorte de catéchisme en images, disposé en rangées superposées, qu’il faut lire en commençant par la plus basse, dans le sens droite-gauche, en regardant la verrière. Chacune d’elles comprend un grand tableau (six panneaux), placé entre deux petits (deux panneaux).

L’ensemble retrace des scènes de la vie évangélique de Saint-Pierre, en l’honneur duquel le vitrail a été placé au chevet de l’église. On ne s’étonnera pas de voir cet apôtre occuper une telle place, si l’on se rappelle qu’il a été longtemps patron de la paroisse (avant Saint-Eloi).

– La première rangée

  1. Le premier tableau représente la vocation de Saint-pierre

Quel contraste entre les deux groupes de personnages ! Tandis que deux apôtres, émerveillés, ne s’occupent que des poissons qui frétillent dans le filet, Saint-Pierre, saisi de crainte et de confusion, joint gauchement les mains devant le Seigneur, en lui criant : « Eloignez-vous de moi, Seigneur, car je ne suis qu’un pêcheur ! » – « Mais n’aie pas peur, lui répond le Maître, désormais, tu seras un pêcheur d’hommes ! ».

– Le deuxième tableau représente la Transfiguration

Sur une colline verdoyante, qui domine un vert paysage de plaines et de monts, au milieu d’un nuage, le Christ s’élève, resplendissant de gloire et de majesté ! – Quelle paix ! – Quelle pureté dans son regard, dans le pli de ses lèvres, dans le geste de ses mains, qui semble dire, comme à Marie- Madeleine après la résurrection «ne me touchez pas !». Il illumine les cinq visages fixés sur lui : d’abord, ceux des deux témoins fidèles qui l’ont prédit : Moise et Elle – ensuite, ceux des témoins futurs de l’Agonie : Pierre, Jacques et Jean, qui manifestent leur trouble par les gestes désordonnés de leurs bras. Pierre semble dire : « Il fait bon ici, dressons trois tentes ! … ».

– le troisième tableau représente l’élection de pierre comme chef de l’église

En présence des apôtres, que l’on distingue à peine au fond, et de Saint-Jean qui joint les mains, Notre Seigneur, debout, remet les clés du Royaume à Pierre, qui les reçoit à genoux. On lit sur la frange du vêtement du Christ : « Et tibi dabo claves Regni coelorum » – « Je te donnerai les clés du Royaume des Cieux ».

– La deuxième rangée

– le premier tableau représente le lavement des pieds le jeudi saint

Avant le repas pascal, Jésus a quitté son manteau ; il a mis un torchon autour de sa ceinture, comme un domestique ; il a pris une cuvette et une cruche d’eau : les manches retroussées jusqu’au coude, il se présente devant Saint Pierre, assis, jambes nues, pour lui laver les pieds. L’apôtre, confus, proteste : « Vous, Seigneur ! me laver les pieds : jamais de la vie ! », les autres apôtres, et Jean, dont la figure apparaît plus nettement entre celles de Jésus et de Pierre, semblent dire : « Allons ! Laisse-toi faire ! ».

-Le deuxième tableau représente la cène, l’institution de l’eucharistie

Dans le Cénacle, figuré par les arcades du fond, autour d’une table garnie d’une nappe, sur laquelle on remarque deux coupes, un plateau, un autre vase, du pain et un couteau, les Apôtres ont pris place, formant un demi-cercle autour de Jésus. A l’une des extrémités, un Apôtre verse de la main gauche du vin dans une coupe d’une manière bien distraite !… A l’autre extrémité́, le traitre Judas, accoudé sur la table, tourne la tête et dissimule sa bourse derrière lui. Jean est à la gauche de Jésus, du côté du cœur ; à droite, Pierre regarde son Maître, qui bénit le pain. Sur le carrelage, au premier plan, on voit la cruche et la cuvette qui ont servi au lavement des pieds.

Le troisième tableau représente l’agonie de Jésus et le sommeil de Saint Pierre

Le Christ, à genoux au pied d’un rocher, les mains jointes, reçoit la visite d’un ange consolateur. Tandis que, tout au fond, dans le lointain, par des- sous l’aisselle de Jésus, on aperçoit la cohorte des soldats qui approche pour l’arrêter. Les trois témoins de la Transfiguration dorment.

Au fond, Saint-Jacques, accoudé sur un roc, appuie sa tête sur sa main. Jean, assis, les bras croisés sur les genoux, dort, le nez sur l’avant-bras. Pierre, oubliant l’épée qu’il a apportée, la main pendante, laisse reposer sa tête sur son coude.

Trois belles têtes de dormeurs ; qui contrastent avec la figure de Jésus, qui supplie et lutte !…

 – la troisième rangée

Le premier tableau représente l’arrestation de Jésus

Et plus précisément, le coup de sabre de Saint-Pierre. Un soldat saisit Jésus au cou ; un autre s’apprête à lui passer une corde ; un autre lève le poing, juste au moment où Judas donne le baiser de la trahison, par derrière. Jésus le regarde, lève la main en lui disant : « Ami, pourquoi es-tu venu ici ? »… Maintenant, Pierre est bien réveillé : il brandit son sabre, renverse Malchus qui laisse tomber sa lanterne, lui met le pied sur le ventre, immobilise sa massue, et frappe l’oreille est déjà coupée : Jésus la tient dans sa main.

Le deuxième tableau représente le crucifiement

Entre deux larrons : le mauvais à sa gauche, qui détourne la tête, le bon à sa droite, qui est mort, Jésus, mort, reçoit le coup de lance dans le côté. Au pied de la croix, les Saintes Femmes, et Saint-Jean. Marie- Madeleine, à genoux, lève les yeux vers Jésus, embrasse le pied de la Croix et tient un vase de parfum de la main gauche. Saint-Jean soutient la Vierge, qui vient de tomber et qui joint les mains. Une autre « Grande Dame », à genoux, regarde Jésus, qu’un soldat montre aussi du doigt : « Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu ».

En arrière, un soldat lève l’éponge au bout d’une lance. De l’autre côté, deux soldats tirent aux dés « à qui sera la belle tunique sans couture » du condamné, tandis qu’un autre, debout, regarde Marie avec pitié. Tout au fond, deux pharisiens, à cheval, se parlent, l’air bien soucieux (Cette crucifixion a un caractère breton, par sa ressemblance avec les Calvaires bretons) A droite de la Croix, on remarque une figure grimaçante.

Le troisième tableau représente la mise au tombeau

A la lueur d’une torche, la Vierge et Saint-Jean assistent à l’embaumement de Jésus par Marie et Madeleine, qui lave la plaie de la main gauche. La tête penchée, les yeux fermés, la couleur cadavérique du Christ indiquent l’œuvre de la mort.

 – Les lancettes

  • Les lancettesEn haut : Renversant les soldats stupéfaits, Jésus sort du tombeau, tandis que des anges portent les instruments de la Passion. L’un d’eux porte un sabre, celui de Pierre : on y voit, en effet, l’oreille de Malchus ! Voile de Véronique, instruments : marteau, clous …
  • Tout en haut : l’image de la Sainte Trinité : Père, Fils et Saint-Esprit.
  1. Caractères italiens : étoffes damassées et architecture du Cénacle.
  2. Caractères bretons : Calvaire : nos pères vénéraient la Passion.
  3. Caractères populaires : les deux pêcheurs riant – les trois dormeurs – la tête de Saint-Pierre partout : sa bonhommie, son coup de sabre, l’oreille sur le sabre dans la rosace

Partager cette page sur :